samedi 14 mai 2011

Suite de Crin - Blanc - lecture pour le 16 mai 2011

-Et c'est comme ela que te volà en campagne dès potron - minet.....,dit le grand-père .
-Oui .Je suis à la recherche de ce poulain .Oh ! je sais .....Sans la plus petite chance de le retrouver .Tu permets que j'enlève ton gars .Eusebio?...J'aime avoir un compagnon.
-Oh ! oui , grand-père ?supplia Folco.....
-Allez , va , mauvaise graine...Je vous accompagne un bout de route .Je vais à ma motte ."
-C'est ainsi que le vieux pêcheur appelle son petit champ , à trois cents mètres du mas .
-On part.Folco aide Antonio à se mettre en selle .Puis , lestement , le garçon saute en croûpe .
Eusebio marche à côté d'eux , la bêche sur l'épaule .Et sur le fer de la bêche , perchée , le bec au vent , la petite alouette apprivoisée du grand-père .C'est sa fidèle compagne .
Les Chinois , quand il bourlinguait dans les mers lointaines , lui ont appris à dresser ainsi les petits oiseaux .
Arrivé à son champ , Eusebio prend son alouette dans sa main .Il la lance dans les airs .Elle s'envole .On ne la voit plus .
Le vieux rzeste plusieurs heures à bêcher son lopin de terre .Avant de rentrer à la cabane ,il siffle ,deux doigtd entre les lèvres .Et aussitôt , la petite alouette qui était perdue dans le ciel tombe de là - haut , comme une pierre et se perche sur l'épaule du vieux bonhomme .
"Bonne route , Antonio....
-Nous mangerons un morceau sur les pâturages , dit le vieux gardian.Je te ramènerai ton gars à la nuitée."
Folco et son vieil ami s'éloignent en bordure du marais ,vers la grande plaine désolée et nue .
Tu crois que Crin - Blanc se sera perdu ? demanda anxieusement Folco .
Il aura couru tant que ses jambes l'auront porté .
Et puis , Antonio?.....
Et puis , il sera tombé à bout de souffle .C'est fragile , un petit cheval , tu sais .
Il était si beau , soupira Folco .
Je sais , petit .Je l'avais vu .Il n'avait pas une tache à sa robe .Même sa crinière était couleur de neige .Avec un peu de chance......
Tu crois , Antonio?....
Mais oui , mon gars .Il faut faire confiance à la chance .Tiens , regarde la troupe .Une belle manade , tu sais .Et c'est le grand jeu .Regarde cette course !C'est pour apprendre aux jeunes poulains à allonger leurs jambes "
La troupe des chevaux blancs passa comme un éclair .Pas un poulain n'était à la traîne .Ils suivaient le galop des étalons , derrière les juments .
Nous les retrouverons ce soir au fleuve , dit Antonio.Quand ils iront boire .Le soleil n'est pas trop haut encore .Nous allons pousser jusqu'à la plaine "
À midi , le vieux gardian et Folco mirent pied à terre.Ils déjeunèrent d'un morceau de fromage et de figues sèches qu'Antonio avait dans sa besace .Puis ils burent à la régalade , en pressant le ventre humide de la gourde en peau de chèvre .
"Une petite sieste , mon gars ...."
Folco aurait voulu pousser plus loin.
"Il faut se reposer , petit .Le soleil tape dur .étends - toi dans l'herbe et ne pense à rien"
Voilà qui est facile à dire .....
Comme si Folco pouvait s'empêcher de penser à Crin -Blanc ! Depuis leur rencontre , le garçon ne cessait de rêver du merveilleux petit cheval blanc qui aurait pu être son ami .
Pourtant , fatigué par cette longue randonnée , Folco s'endormit.

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire