mardi 19 avril 2011

LECTURE DU 19 AVRIL 2011

Crin -blanc (suite )
Folco suivit des yeux le groupe qui s'éloignait: les deux minces silhouettes sombres et la haute jument grise qui peu à peu s'effaça dans le brouillard gris.
Alors , Folco courut comme un fou vers la tache noire que faisait le bouquet d'arbres au milieu de la plaine.
Crin-blanc n'avait pu se sauver .Il n'avait pas suivi sa mère.Folco l'aurait vu .Le garçon allait trouver le poulain, là , parmi les buissons .Qu'avaient fait les bohémiens pour se débarrasser du petit?...
Une mare barrait le chemin .Mais Folco était lancé.Enfonçant jusqu'aux chevilles , faisant gicler la boue , c'est à peine s'il ralentissait sa course.
La nuit était là maintenant.Dans cette brume de plus en plus épaisse qui effaçait tout , on aurait dit que les petits arbres noirs se sauvaient .
Folco arriva , les jambes fauchées , aux premiers fourrés .Il s'arrêta un moment pour reprendre son souffle .
Il écouta.Pas un bruit...Seulement celui de son coeur qui cognait dans sa poitrine .Alors , il appella :
"Crin - Blanc !..."
Cette fois , Folco crut entendre une petite plainte.Il courut de ce côté , se prit le pied dans les épines , roula à terre , se releva .
Il avait bien entendu .Le poulain était là .Folco l'aperçut couché parmi les fourrés et lié des quatre pieds par une fine cordelette.
La bouche noire du poulain n'était pas seulement crispée de douleur , mais surtout de fureur et de rage . L'animal était à bout de souffle .
"C'est moi , Folco....Je suis un ami....."
Le garçon s'approcha .
Le poulain tourna le tête vers lui .Sa robe blanche était toute souillée de poussière . En se débattant .Crin- Blanc s'était déchiré les naseaux aux épines .Il était épuisé , mais il restait hargneux.Dans ses grands yeux , on lisait en même temps la crainte et la colère .
"Crin-Blanc .....n'aie pas peur de moi...."
Le poulain sembla s'apaiser . Il était sensible à cette voix .
Un moment passa .
Crin-Blanc paraissait calmé.

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